Camus et le terrorisme

Par Jean Monneret Editions Michalon 12 septembre 2013

Camus et le terrorisme 1

A l’heure où des actes de terrorisme barbare ensanglantent notre pays, ce livre est d’une brulante actualité …..

« J ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément dans les rues d Alger par exemple, et qui peut un jour frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »

En condamnant la terreur comme système politique et arme de guerre, Camus est devenu le bouc émissaire de l’intelligentsia. La fameuse apostrophe par laquelle il honnit le terrorisme a été souvent déformée ; elle lui est toujours reprochée.

Simone de Beauvoir, porte parole de la gauche communiste pro-FLN dira de lui après cette fameuse réplique lors de sa remise du prix Nobel à Stockolm «  Il s’est rangé dans le camp des pieds-noirs »,  stigmatisant à la fois l’auteur de l’Homme revolté » et’une partie de la communauté nationale, les français d’Algérie, honnis comme des" colonisateurs" .
À ses yeux, le terrorisme est le fléau de notre époque. L’organisation terroriste, parce qu’elle s’attaque à des civils innocents, parce qu’elle postule la diabolisation de l adversaire et met en avant l idée de responsabilité collective, reproduit ce qu’elle voulait abolir : l’arbitraire. Elle joue toujours contre la justice.
Camus a distingué le terrorisme révolutionnaire et le terrorisme d État, mais pressenti qu’on pouvait passer de l’un à l autre.

« Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’ une foule innocente. »

Comme l’écrivit La Bruyère, il apparaît de temps en temps sur la surface de la Terre des hommes rares. Tel fut Albert Camus. Ennemi du terrorisme d État, ennemi du terrorisme tout court, il fut la voix de ceux que l’on privait de parole. Pour lui, l’axe fondamental de l’action politique devait être de ne pas consentir au Mal et de ne pas légitimer le meurtre. Une leçon qui ne sera jamais perdue.

 

Biographie de l’auteur

Jean Monneret, né le 28 novembre 1939 à Alger, est un historien et écrivain français spécialiste de l'Algérie. Il est docteur en histoire et diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales.

Natif de Maison-Carrée dans les faubourgs d'Alger et après des études à l'Université d'Alger puis à Paris-Sorbonne, Jean Monneret se consacre à la carrière d'enseignant ; plus tard, il entreprend des études de langue arabe2. Installé en France depuis 1961, il devient professeur à Étampes puis à l'Université Paris-VIII. Il soutient sa thèse de doctorat d'histoire en 1998 au terme d'un énorme travail, commencé une vingtaine d'années auparavant

Il produit à partir de 1987 de nombreux ouvrages et articles sur la Guerre d’Algérie et les problèmes politiques du Maghreb principalement sur la période méconnue qui suit le cessez-le-feu du 19 mars 1962. D'ailleurs le climat d'insécurité généralisée de cette époque pousse sa famille à l'exil en métropole, comme plusieurs centaines de milliers d'autres Pieds-Noirs. Il s'attache depuis à faire connaître entre autres événements : la fusillade de la rue d'Isly, les enlèvements d'européens par le FLN, le massacre de dizaines de milliers de Harkis, le Massacre du 5 juillet 1962 à Oran5. Il intervient aussi régulièrement comme conférencier ou à la radio.

Aperçu des publications

L'ouvrage La Phase finale de la guerre d'Algérie reprend le thème de sa thèse de doctorat. Il est édité une première fois en 2000 puis paraît dans une nouvelle version revue et complétée en 2010 ; Jean Monneret y analyse avec justesse[ , en recoupant archives et témoignages, la période qui va de mars 1962 lorsque sont signés les accords d'Évian, jusqu'à l'été suivant12.

Il participe en 2002 à l'ouvrage collectif Le Livre blanc de l'armée française en Algérie dans le but de « réhabiliter l'action de l'armée en Algérie » suite à la thèse de Raphaëlle Branche dénonçant l'utilisation de la torture.

En 2004, il fait partie des neuf historiens qui rédigent une Réplique à l'amiral De Gaulle afin de signaler les incohérences contenues dans l'ouvrage De Gaulle, mon père écrit par Philippe de Gaulle. Il signe le chapitre « Les fruits amers des accords d'Evian : les enlèvements d'Européens, le massacre des harkis » qui fait ressortir une certaine duplicité des positions du Chef de l'État.

Il publie en 2006 aux Éditions Michalon La Tragédie dissimulée : Oran, 5 Juillet 1962 où il aborde la question délicate du nombre d'européens disparus ou assassinés à Oran après la déclaration d'indépendance.

En 2010, il publie Vivre à Alger un roman historique dans lequel quatre pieds-noirs vivent la fin de la guerre et l'exode. La même année, dans La désinformation autour du film Hors-la-loi, il conclut que « des médias incompétents culpabilisent les Français et mettent l’opinion en condition en faveur de flux migratoires incontrôlés ».

Paru en 2012, Le martyre oublié des chrétiens chaldéens traite du « nettoyage ethnique » subi par les chrétiens de Turquie à partir de 1970 qui furent réduits progressivement à la condition de dhimmis par l'hégémonie de l'islam

Pour en savoir plus sur Jean Monneret, se référer à son site personnel :                 http://www.jean-monneret.com

 

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Date de dernière mise à jour : 23/06/2016