Les oublies du 8 Novembre 1942

Les OUBLIES DU 8 novembre 1942 par Lucien GOZLAN

Introduction

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, les résistants au gouvernement collaborationniste de PETAIN de Juin 1940, reçoivent un message codé..."Allo Robert,"Franklin arrive"

Les chefs de cette opération TORCH avaient prévu de réunir un millier d hommes pour neutraliser tous les services clefs, administratifs et militaires, d Alger....

Seul,... 377 personnes seront présentes....312 étaient juives et déchues de la nationalité française depuis l’abrogation du décret CREMIEUX d-octobre 1940 par le gouvernement pétainiste sur les lois raciales.

Les principales missions a investir étaient..:

La Villa des Oliviers...General JUIN, Amiral DARLAN...

La Grande Poste d Alger... Le Central téléphonique....Le XIX CORPS....La Préfecture d Alger....Le Commissariat Central...Les Commissariats des quartiers....Le Palais d Hiver...La Caserne Pelissier...Radio Alger....Le Terrain d Aviation de BLIDA....l Amirauté et le Port d ALGER..

Le débarquement commence vers 1 heure du matin sur les plages de Sidi Ferruch,..à l ouest,... et vers le Cap Matifou a l Est.... Par les Américains à l’ ouest, ..par les Anglais sur le port d Alger et a l est...

Le temps prévu pour investir toute la capitale avait ete programme a 2heures 30. Les allies mettrons 15 heures....

Le coup d éclat de tous ces résistants paraissait improbable au General Ryder...il changea ses plans une fois sur la terre ferme en encerclant sur les hauteurs toute la ville d Alger....

La neutralisation reussit mais l avance des allies tarde, les forces armees petainistes reprennent une a une toutes les places investies par les resistants.

Il y a 2 morts, le Lieutenant DREYFUS et le Capitaine PILAFORT, Le commandant DORANGE dirige les opérations pour libérer le General JUIN et l’Amiral DARLAN fait prisonniers par le chef de groupe Bernard PAUPHILET, aidé seulement par 6 résistants et rétablir le pouvoir petainiste. L Amiral DARLAN ordonnera un cessez le feu et une reddition des forces armées d Alger vers 17 heures sous la pression du General américain RYDER.

Certains résistants ont la possibilité de fuir, d autres sont fait prisonniers par l Armée Française et il faudra la pression des medias américaines et anglaises, pour qu’ils retrouvent la liberté.

Apres le 8 novembre 1942, on pouvait dire.....Apres PETAIN,..... c etait encore PETAIN...

 Jean dreyfus op torch

Alfrd pillafort operation torch

 

 

 

 

 

 

 

                 

 

 

 

Jean Dreyfus                                                                                                                                                                                                                                      

                                                                                                                                                                                                                                                                                    Alfred Pillafort                   

 Jean Dreyfus est né le 28 février 1914 à Paris. Son père était administrateur de sociétés.

Diplômé des Hautes études commerciales, il accomplit son service militaire au 20e Régiment d'artillerie à Poitiers comme officier. Dégagé de ses obligations militaires, il part pour l'Algérie diriger une entreprise commerciale.

Sous-lieutenant de réserve, il est mobilisé sur place en 1939 et sert comme officier d'artillerie en Tunisie.

Démobilisé en 1940, il n'accepte pas la défaite et entre en contact avec le lieutenant-colonel Jousse dont il devient un proche collaborateur.

Pendant deux ans, il aide à préparer le débarquement allié en Algérie notamment en recrutant des volontaires    

Le 8 novembre 1942 à l'aube, chargé de neutraliser les services de la poste centrale d'Alger et d'interdire ainsi toute communication avec la métropole, il investit la Grande Poste à la tête d'une quinzaine d'hommes. Jean Dreyfus coupe le central téléphonique qui dessert le centre d'Alger. Il tient la position face à un engin blindé du 5e Régiment de chasseurs d'Afrique et des fusils-mitrailleurs. Il refuse de se rendre et les assaillants ouvrent le feu sur la Poste.Au bout d'une heure, considérant le but de sa mission atteint, le lieutenant Jean Dreyfus décide de sortir pour parlementer ; après un moment de discussion, il retourne auprès de ses volontaires. C'est à ce moment là qu'il est tué dans le dos d'une rafale de fusil-mitrailleur par un sous-officier.Jean Dreyfus a été inhumé dans le cimetière civil d'Alger.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943
• Croix de Guerre 39-45 avec palme
• Legion of Merit (USA)

Alfred Pillafort est né le 5 juin 1905 à La Canée en Crête où son père, capitaine d'infanterie, était affecté.

De retour en France avec sa famille en 1908, il passe sa jeunesse à Paris puis à Sainte-Colombe-les-Vienne dans le Rhône.

Se destinant à la carrière des armes, il prépare à Strasbourg le concours d'entrée à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr où il est reçu en 1925. Sorti sous-lieutenant de l'Ecole dans la promotion "Maroc et Syrie", il est affecté au 3ème Régiment de Spahis à Batna.

Il passe en 1927 au 8ème Régiment de Spahis au Maroc où, dans le cadre des opérations de pacification, il se distingue au cours de l'investissement de la palmeraie du Tafilalet

Chevalier de la Légion d'Honneur a 25 ans, il est muté en 1932 au 2ème Régiment de Spahis Marocains pour y encadrer un groupe de partisans du groupement Catroux au cœur de la rébellion marocaine.

En 1936 Alfred Pillafort rentre en France au 2ème Bataillon de Dragons Portés pour y préparer l'Ecole de Guerre. En 1939, promu capitaine, il est affecté au 11ème Cuirassiers avec lequel il combat en Belgique en 1940.

Au moment de la débâcle, il se retrouve successivement à Bordeaux, à Perpignan et enfin en Provence où en juillet 1940, il rejoint le dépôt de la Cavalerie à Orange.

Au début de 1941, il rejoint les Forces Françaises Libres en Syrie où il retrouve le général Catroux ; affecté au 1er Escadron de Spahis du capitaine Jourdier puis au 42ème Escadron de Partisans Tcherkesses, il sert jusqu'à la fin des activités au Moyen-Orient.

Chargé d'une mission secrète, il revient en France en compagnie d'un officier supérieur britannique. La police de Vichy, alertée, arrête l'officier britannique et le transfère à Toulon d'où Alfred Pillafort parvient à le faire évader. Lui-même menacé, il préfère se mettre à l'abri et part alors pour l'Algérie caché dans la cale d'un cargo.

A Alger en 1942, il participe à l'organisation de la résistance et met sur pied des groupes d'hommes sûrs et prêts à agir. Il prend aussi contact avec le consul des Etats-Unis puis avec les autres groupes de patriotes qui se préparent, eux-aussi, à agir. De jour en jour l'organisation progresse, n'attendant plus que le débarquement allié.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, le capitaine Pillafort et ses 47 partisans s'emparent de plusieurs points vitaux de la ville. Le 8, au début de l'après-midi, les Vichystes ont repris un à un les points neutralisés pendant la nuit ; ils tentent alors d'envoyer des troupes vers l'Est pour s'opposer au débarquement des américains mais, boulevard Baudin, ils se heurtent au capitaine Pillafort qui a fait dresser un imposant barrage rendant impossible toute circulation.

A 14 h15 une voiture s'arrête devant le barrage ; un coup de feu claque et Alfred Pillafort s'effondre, mortellement blessé au foie. Transporté à l'hôpital, il décède quelques jours plus tard, le 14 novembre 1942, des suites de sa blessure. Il est inhumé au cimetière Saint-Eugène à Alger.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 13 mars 1943
• Croix de Guerre 1939-45
• Croix de Guerre des TOE

LES OUBLIES de l’ « OPERATION TORCH » : débarquement des forces alliées en Afrique du nord du 8 novembre 1942.. 

 Suite. Par Lucien Gozlan

 La France s installe en Algérie en 1830, on dénombre la présence de 15000 a 17000 juifs dans l ensemble du territoire.

Le 24 octobre 1870, la France accorde a 38000 juifs d'Algérie la nationalité française.

Le régime de Vichy decidera l'abrogation de cette loi, après l armistice signée par la France face a l'Allemagne le 22 juin 1940.

Cette abrogation sera votée le 7 octobre 1940,...70 années après le décret Crémieux... la communauté juive d Algérie retrouve le statut de "Juif indigène"...

Dès l'apparition des lois d'exception de Vichy, la résistance juive s’ organise en groupes d autodéfense...Quatre personnes, André TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN, puis aidées de Maurice SEBAOUN et son fils Paul age de 21 ans, s installent dans un local prés de la Place du Gouvernement a Alger, le transforme en Centre d Accueil pour les réfugies d Europe puis devient une salle de gymnastique...Ce sera la Salle GEO GRAS...

Le recrutement des résistants sera très sélectif et surtout très cloisonné...seulement des groupes de 5 personnes...Leurs actions,..:.

le sabotage sur le port d Alger de marchandises destinées aux Allemands, dépôts de tracts dans les boites aux lettres, destructions d'affiches vichyssoises, collages d'affiches gaullistes...On note le nombre de "résistants" sur la place d Alger à 800 hommes. Il faut rajouter à la direction de ce groupe de résistants, le professeur Henri ABOULKER, grand invalide de la guerre 1914-1918, son fils José age de 23 ans, sa fille Colette, le docteur Raphaël ABOULKER et son frère Stéphane, leurs parents par alliance. Il y a aussi les frères CALVET(Cohen) Guy et Elie, Armand ALEXANDRE et son fils Pierre, des juifs Alsaciens, Bernard KARSENTY, cousin de Jose ABOULKER.

A ORAN, la résistance juive s organise autour de Roger CARCASSONNE et de son frère Pierre, tous deux cousins de José ABOULKER. Le nombre de résistants est important...environ 1500 personnes...Il y a les groupes du colonel TOSTAIN et ceux des frères CARCASSONNE. Ces groupes de résistance commencent au début de l'année 1941, il y a des contacts entre les frères CARCASSONNE et Henri d Astier de la Vigérie par l intermédiaire du Capitaine JOBELOT...Henri d Astier de la Vigérie fait également connaissance  avec l'abbé CORDIER, royaliste, membre de la compagnie de Jésus, lieutenant attache au service de sécurité.

L' échec de ces groupes de résistance sera du en grande partie à une erreur venant de la part du Colonel TOSTAIN...il informe quelques jours avant son supérieur, le général BOISSEAU du débarquement imminent des Américains, il sera mis aux arrêts de rigueur, Le General BOISSEAU évitera d alerter les autorités de Vichy.

 D'autres personnes mobilisent d autres groupes de résistants, il y a:

...Des militaires:...le général de division MAST, adjoint du général KOELT commandant le 19eme corps d'armée (qui est laissé dans l ignorance totale)..

...........................le Lieutenant-colonel JOUSSE, commandant de la place d Alger, sous les ordres du General MAST...

...........................le Colonel CHRETIEN, chef du service de renseignements du Général commandant en chef les troupes en AFN, le général d Armée JUIN...

...........................le Commandant L'Hostis....

...........................le Colonel BARIL ancien officier du Service de Renseignements de Vichy...

...........................le Capitaine de frégate BARJOT et le Commandant DARTOIS, tous deux membres du mouvement de résistance ALLIANCE fonde par le Commandant FAILLE et dirige par le général d armée BOUSCAT en congé d armistice...

..........................le général de MONSABERT à Blida....

 ...Le groupe des CINQ....des notabilités d extrême-droite favorables a Vichy mais animées du désir de revanche contre les Allemands...:

..........................Henri d Astier de la Vigerie, royaliste et catholique dévot, affecte d abord au 2eme bureau de l état-major d Oran, puis aux Chantiers de jeunesse a Alger sous les ordres du Colonel Van Hecke...personnage central de la résistance a Alger...

.........................Jacques Lemaigre-Dubreuil, ancien de la cagoule comme Henri d Astier de la Vigerie, PDG des Huiles LESIEUR, deviendra l homme de confiance du consul-général américain Robert MURPHY...

.........................Jean RIGAULT ayant fait parti de la Cagoule, homme de confiance de LEMAIGRE-DUBREUIL, se ralliera a DARLAN  au lendemain du débarquement et tournera le dos a ses anciens allies...

.........................Jacques TARBE de Saint-Hardouin, ancien conseiller d'ambassade nomme aux Affaires économiques de la Délégation générale sous la direction de Weygand...

........................ Le Colonel Van Hecke, chef des Chantiers de Jeunesse en AFN, n'en fera pas parti le jour décisif...

 ...Des hauts Fonctionnaires de la Police....Le Commissaire ACHIARY, chef de la brigade spéciale de surveillance du territoire, travaille pour l'Intelligence Service ...Il possède son groupe de résistance et a pour adjoint Bernard KARSENTY...

.........................Le Directeur de la Sureté MUSCATELLI, le Commissaire ESQUERRE et Le Commissaire GARIDACCI...

 Avant le débarquement des Américains et des Anglais, les différents groupes de résistants décident d'être solidaires mutuellement jusqu’ au débarquement des Forces Alliées...sans tenir compte de leurs différences politiques...Le groupe des cinq ralliera l'Amiral DARLAN.....le groupe des résistants JUIFS se trouvera FRUSTRE et OUTRE des fruits de leur Action...????. Ils seront...Les OUBLIES du 8 NOVEMBRE 1942...

En octobre 1942, c est l'entrevue de CHERCHELL..:

Les Allies contactent les groupes de résistants sur le sol Algérien à Cherchell...

...Sont présents les 23 et 24 octobre 1942 a la demande du Consul général Robert MURPHY accompagné du vice-consul américain KNIGHT. Ils demandent l'aide des résistants sur place pour le débarquement des Allies...

...Sont présents pour les français...le General MAST, Henri d Astier de la Vigerie, le Colonel VAN HECKE, Jean RIGAULT, le Lieutenant-colonel JOUSSE, le Capitaine de frégate BARJOT, le Commandant DARTOIS...

...Pour les américains, le General Mark W. CLARK, le general Lyman LEMNITZER, le Colonel Julius HOLMES, le Capitaine Jerauld WRIGHT, le Colonel Arch HAMBLEN envoyés par le General EISENHOWER...

...Pour les britanniques, le Capitaine COURTNEY, le Lieutenant LIVINGSTONE, le Lieutenant FOOTE...

...Bernard KARSENTY, seul juif, participe à cette réunion..

Les Américains promettent des livraisons d armes. Ils seront absents aux rendez vous des 2 et 4 novembre 1942...le groupe interviendra, le jour J, pratiquement sans armes...

Si le jour J a été fixé par les Alliés au 8 novembre 1942, le débarquement est prévu en trois endroits...Le Maroc... ORAN...  et la baie d ALGER..

Le débarquement sur Alger est prévu par les Américains sur la partie Ouest d Alger.... par les Anglais sur la partie Est...Le mot de passe entre les résistants et les Allies est .."Wisky...Soda..", Le 7 novembre 1942 la BBC diffuse..." Allo Robert....Franklin arrive.."...

.ALGER est divisé en 5 secteurs: A- B- C- D- E.

...........A....Vieille Ville,........B...Alger Centre,......C ..Alger Hauteurs..Palais d Été,......D...Alger Est..Belcourt, Champ de manœuvres, Fort de Kouba, ......E...Alger ..El Biar (Villa des Oliviers)...Il y a des chefs de groupe et ...des chefs de sections...

....Pour le groupe A...Commissariat ...Rue BRUCE..Chef de Groupe...Docteur Andre MORALI-DANINOS...adjoint..Lt MARNA ................Section A1...Caserne Pélissier...siégé de l Etat Major....Chef de section ..Lt IMBERT...assistant Aspt OUHAOUN ................Section A2...Palais d Hiver ...quartier General du general JUIN...Chef de section...Gérard SIROT..

................Section A3...Amirauté.....Chef de section...Andre COHEN...adjoint Lucien LOUFRANI, Marcel HABIBOU, Paul LEVY..

.... Dans le groupe B pour le secteur d Alger-Centre, le commandement de ce groupe a été remis au Docteur Raphael ABOULKER, le poste de commandement du goupe doit investir le commissariat de la rue Berthezen, il a pour adjoint, son frere Stéphane ABOULKER (1) et d autres résistants.
Dans le groupe B, il y a 4 sections dont la plus grande partie des résistants arrivent de la salle GEO GRAS, Andre TEMIME, Emile ATLAN, Charles BOUCHARA et Jean GOZLAN rejoints un peu plus tard par Maurice SEBAOUN et son fils Paul, ont regroupe et entraine tous ces jeunes juifs a des opérations d auto défense depuis la fin de l année 1940 ...ce groupe B comprend 132 hommes dont 12 hommes amenés par Mario FAIVRE(dont 2 musulmans ABTOUCHE et GUEDIRI) plus 11 bretons conduits par l adjudant TILLY.

...le Groupe B est subdivise en quatres sections...B1, B2, B3, B4...

...............Section B1...19eme Corps d'Armée...Centre MOGADOR.....Chef de section ..Capitaine PILLAFORT, adjoints DARIDAN , Roger JAIS, TEMIME, LIEBINE, BENHAMOU, Mario FAIVRE, Henri MESGUICH...

..............................Le 1er groupe investi le QG du 19eme Corps d Armee dirige par le Capitaine PILLAFORT..(2)

..............................Le 2eme groupe investi le central téléphonique MOGADOR dirigé par le Lt Pierre Marie CORDIER (abbé CORDIER)

...............Section B2... Préfecture...Chef de section...Jacques ZEMATTI, assistants  Saadia OUALID, Andre LEVY,Emile ATLAN...

...............Section B3....Grande Poste...Chef de section ..Lt Jean GOZLAN...adjoint Lt Jean DREYFUS

...............Section B4....Radio Alger....rue Hoche... Gouvernement Général ...Chef de section...Adjudant TILLY   ...11hommes, des bretons et des juifs

 ...Pour le groupe C...Palais d Ete....chef de groupe.. Lt.Maitre Maurice AYOUN,..Maitre Raymond ABECASSIS,..Aspt MUCCHIELLI

 ...Pour le groupe D...Central téléphonique de Belcourt...chef de groupe Paul RUFF...assistants Docteurs CVILINSKI  et BECACHE, FANFANI et AMYOT

 ...Pour le groupe E... il est prévu...E1,..E2,...E3...

..............Groupes E2 et E3....Villa d EL BIAR..Chef de groupe Capitaine BOUIN...adjoint..sergent chef..Gilbert SABATIER...la mission est de neutraliser le General d aviation MENDIGAL...

..............Groupe E1,...Villa des Oliviers...chef de section...Aspt Bernard PAUPHILET

Le 8 novembre 1942, a une heure du matin, heure convenue, les commandos passent à l'attaque....Ils neutralisent tous les centres de commandement, civils et militaires d"Alger, les Alliés débarquent à l Ouest et à l Est de la ville....Le plan prévoyait de rejoindre le centre ville en 2 heures et demies, neutralisé par tous les groupes de résistance,.. le General RYDER, commandant en chef des forces armées du débarquement,  soupçonneux de l'efficacité des résistants sur place, change ses plans une fois sur la terre ferme. Les Forces Alliées mettront plus de 15 heures pour soumettre le gouvernement vichyste de l'Amiral DARLAN a cesser le combat....

Durant toute cette longue attente, le Commandant DORANGE, arrive à déjouer et à reprendre toutes les places investies par les resistants, et a permettre à l'Amiral DARLAN et au Général JUIN  de reprendre les commandes de la défense de la ville, jusqu’ à la fin de la journée pour donner ordre par la suite de cesser le combat aux forces vichystes...

Il y a deux victimes parmi les résistants...le Lieutenant Jean DREYFUS et le Capitaine PILLAFORT....Certains résistants peuvent s enfuir, d'autres sont fait prisonniers..

Au soir du 8 novembre 1942, Lucien ADES declare;" Nous rasons les murs. Nous préférons attendre le crépuscule pour quitter nos lieux de retraite. C'est maintenant que commence pour nous la clandestinité.

Aucun ne peut comprendre l’attitude des Américains. Jamais Alger n a été si insolemment aux mains de Vichy..???"

Et Andre ACHIARY qui dit.:"..son souci de voir combien les événements se déroulent a l’ opposé de leurs espoirs...".."Nous, les résistants, une fois notre action achevée et malgré son EXTRAORDINAIRE SUCCES, nous ne représentons plus qu’ un petit nombre de partisans isolés, sans appui, sans moyens ; nous devons faire face a une armée qui, dans sa quasi-totalite, jugerait normal que nous soyons tous fusillés..."

Sur 377 résistants, il y avait 312 juifs...Au soir du 8 novembre 1942, les résistants juifs se sont sentis DUPES et OUTRES...

On pouvait dire le 9 novembre 1942 qu’ après VICHY... c’ était toujours VICHY...

Gozlan Lucien...  d' après le livre de Henri MSELLATI..."Les Juifs d Algérie sous le régime de Vichy".

Pour en savoir d'avantage, le lecteur peut se referer à la conférence de Jacques LEVY organisée par L'A.R.E.S. à Marseille en 2008:"Naissance d'une résistance juive" Cliquer [ICI]

(1) Stéphane Aboulker, cinéaste, est né le 15 septembre 1911 à Alger et mort le 15 juillet 1975 à Paris.
Démobilisé lors de la Guerre 1939-1940, il retourne à Alger et appartient au réseau d'Astier : opération du 8 novembre 1942. (Avec son frère Raphaël et son cousin José Aboulker, compagnon de la Libération).
En mai 1943, il contracte un engagement pour la durée de la guerre à la première DFL.
Il est nommé sergent-chef par ordre général n°169 du général Brosset en date du 2 novembre 1943.

Acte d engagement de stephane aboulker 1

Acte d'engagement de Stéphane Aboulker dans les FFL en Mai 1943 

 

Raphael aboulker stephane aboulker et pillafort alger 1942

Raphaël Aboulker, Stéphane Aboulker et Félix Pillafort à Alger en 1942

 

 

Plan des installations telephoniques 1

 

 

Voici le plan des liaisons téléphoniques a partir du commissariat Central d Alger  situé au boulevard BAUDIN avec les centres de télécommunications et les batiments administratifs et militaires qui ont ete neutralisés par la résistance de l Operation TORCH dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942.

 

 

Voici la liste des décorations citées par décision no 281 du ministre des Armées Edmond MICHELET le 22 juillet 1946, liste transmise par le Général de division JOUSSE du cabinet du ministre des Armées le 2 aout 1946.

Cette liste est exhaustive, les noms d un bon nombre de résistants manquent malheureusement....Parce que, âpres avoir attendu 4 ans,... le general MAST et le General JOUSSE se sentaient redevable envers ...LES OUBLIES DU 8 NOVEMBRE 1942....

LES CITATIONS.....

Corps d Armée.....ABECASSIS RAYMOND, ARFI, ERNEST, ASERA-AUBRY, ASSUS ANDRE, BARRCAND PIERRE, BELLON BATISTE, BERAUD PHILIPPE, BRISSON PIERRE, BRUNEL JACQUES, CARRION RENE, CASIS MARCEL, DARMON ADOLPHE, DIELON NICOLAS, EL GUERALBLI, FABIANI JOSEPH, FIROUSSI ALFRED GAMZON ROBERT, GOZLAN JEAN, COZLAN HENRI, MORALI-DANINOS, MOULIS HENRI, PARERO HENRI, PITSCH GEORGES, RAGER JEAN PIERRE, RAYMOND ALBERT, REBBOUH ROLAND, RECASS ROBERT, ROOL GERARD, SEBAOUN PAUL, SIROT GERARD, TIMSIT GILBERT, TOTAIN PAUL, TRUCHET ANDRE, VOELIN GEORGES.

A l’ Ordre de la Division........ADLER RAYMOND, AICH FERNAND, ALEXANDRE ARMAND, BACRI ROGER, BITOUN GEORGES, CHEMLA PROSPER, COHEN ADAD RAOUL, HAGAY MAXIME, L HOSTIS SUZANNE, MEDIONI GEORGES, MESGUISH HENRI, Mme D ASTIER DE LA VIGERIE, MOULIS RENEE, OUCINAT FERHAT, PENEL BERTHE, QUIBECH JOSEPH, SROSEM JEAN, SEROR ROLAND, SERRA MARIE ROSE, SITT MARCEL, SONIGO GEORGES, SONIGO ISIDORE, THILL JEAN, WITTELSON CLAUDE.

A l’ Ordre du Régiment.......ACHOUCHE SIMON, ADDA CHARLES, ASFES LAZARE, ALBOU MARCEL, ALBOU ROGER, AMRAM VITALIS, ATLAN MAURICE, AYACHE ALFRED, AYACHE SYLVAIN, AZOULAY DAVID, AZOULAY PAUL, BORECH JEAN, BARCHEZYNA ZELIK, BEDJAI GILBERT, BELADINA PAUL, BELAICH PAUL, BELLALOUM GILBERT, BELTZ MARCUS, BENAROUS RENE, BENDAVID SAM, BENHAMOU EDMOND BENHAMOU GEORGES, BENICHOU ARMAND, BERIBI FERNAND, BOUANA ELIE, BOUCHARA FERNAND, BOUCHARA ANDRE, BOUCHARA JOSEPH, CHEMOULI CHARLES, CHOLAL ANDRE, CIOSI JEAN, COHEN ELIEZER, COHEN SAUVEUR, DAHAN PHILIPPE, DERRIDA FERNAND, DJIAN EMILE, DJIAN PAUL, ELBAZE SAUVEUR, FARRAGI ANDRE, FRIANT RENE, GHENASSIA ALBERT, GUEZ MARCEL, HAYOUN FELIX, KAMOUN LUCIEN,KAROUBI EMILE, KARSENTY JOSEPH, KHOLER MAIUS, LAIK EDMOND, LEVY ANDRE, MEDJAR PAUL, MESGUICH JACQUES, MESGUICH WILLIAM, MORGIANA SIMON, NEBLE GEORGES, NIEL ROGER,OSSOSINO LOUIS, OUALID PAUL, OUALID WILLIAM, PAULI PIERRE, PAULIN CHARLES, SAYAG LUCIEN, SCIARI ALBERT, SELLAM ALPHONSE, SELLAM JOSEPH, SERFATI FERNAND, SERFATI JOSEPH, SIKSIK LEON, SMEDJA ROBERT, SMEDJA ALBERT, STROUCH JOSEPH, SULTAN CLAUDE, SUSSAN GEORGES, TEMIME ROLAND, THOMAS MAXENCE, TIBIKA VICTOR, TIMSIT MARTIAL, TRODJMAN ARMAND, TUBIANA GIL, URBANI MARCEL, ZEMMOUR ERNEST.

A l Ordre de la Brigade........AYACHE ALBERT, BARDISSIER ROGER, BELHASSEN MAURICE, BENAIM RENE, BENHAMOU BENJAMIN,BENSIMON LUCIEN, BOILLAT JOSEPH, BOUMENDIL CHARLES, CHEMOULY CHARLES, DESMOULINS ROGER, DURAND NORBERT, EPSTEIN LOUIS, HOBORBOU MARCEL, JAVELLOT CHARLES, KAMOUN ANDRE, MAGOT MARCEL, MARCHETTO PAUL, MATTEI BATISTE, MORALI ROGER, PEROPADRE JEAN M, PETAUTON PIERRE, PLAS RENE, RAYMOND ROBERT, SCHEFFER RENE, SELLAM GABRIEL,TAOUS JACQUES, TEMIME ELIE, THEBOUD HENRI, THOMAS JEAN, TOUITOU GASTON.

GROUPE GÉO GRAS

NOMS DES PARTICIPANTS

PRÉFECTURE

AICH Fernand ALBOU Marœl ATLAN Emile ATLANI Henri AYACHE Albert AYOUN Félix AZOULAY Albert BEDJAI Gilbert BENAICHE Paul BENHAYO Jacques BIRIBI Femand BOUCHARA Charles FITOUSSI Alfred GUEZ Eugène GUEZ Fernand JAIS Femand LÉVY André MESGUICH William NENHOMO Benjamin OUALID Sadia PAPERO Henri SEBAOUN Paul SESSAS Georges SMADJA Arsène SULTAN Claude TABET Michel ZERMATI Jacques

GRANDE POSTE

BOUMENDIL Charles CHEMLA Prosper CHEMOULLI CharlesDREYFUS Jean ELBAZ Raphaël GOZLAN Jean GOZLAN Julien KAMOUN André KAMOUN Lucien SlMEDJA Albert TIBIKA Victor TIMSIT Martial

XIXe CORPS

ABRAMI Henri ACHOUCHE Simon ADDA Charles ALBOU Roger AMRAN Vitalis ANKAOUA Robert ASFES Lazare AYACHE Alfred AYACHE Sylvain AYOUN Jacques BAKRY André BELADINA Paul BELALOUM Gilbert BELHACEM Maurice BENAIM René BENAROUS René BENDAVID Sam BENHAMOU Edmond BITOUN Georges BOSHEN Jean BOUANA Elie BOUCHARA André BOUCHARA Joseph CASSIS Marcel COHEN ADAD Raoul COHEN Eliezer COHEN Sauveur DAHAN Philippe DARIDAN Lieutenant DARMON Adolphe DRIGUEZ René FAIVRE Mario FREDJ Fernand GAMZON Robert HINIJAIS Roger LIBINE Germain LOUFRANI Georges MESGUICH J.-C. MESGUICH Jacques MESQUICH Henri MORALI Roger NEBOT René OUALID Paul PILLAFORT Alf. Cap QUIBECH Joseph SIKSIN Léon SMEDJA Robert SONEGON Marcel TAOUSS Jacques TAOUSS Maurice TEDRI Léon TEDRI Maurice TEMIME André TEMIME Elie TEMIME Roland TORDJEMAN Armand ZERAFFA Jean-Claude ZITOUN Jacques

COMMISSARIAT DU Xe

ABOULKER Raphaël ABOULKER Stéphane BOKABORSKI Olivier De ROQUEFORT De SAINT-BLANCAT P. ROBERTY Jean-Louis

RÉSERVE VOLANTE

ADLER Raymond DJIAN Paul EPSTEIN Louis PITSCH Georges SELLAM Joseph SILLAM Gabriel SONIGO Georges    

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Liste des résistants non juifs établie par Henri d'Astier de La Vigerie

LE MEUR, ARNAUD, BLATZ, BONNIER DE LA CHAPELLE, BRISSON Gilbert, BURES, CASENAVE, CHEMINEAU, CHESNAIS, COULOMBEL, CROUE, DUREAU, ESCANA, ESPINAY, EVANCU, FAIVRE, GAROVEL, GINESTET, GULDNER, HEINZEIMAN, X, HERELLE, HUSON, KART, DE KLUSENEAU, KOENIG, LAFFONT, LE DIEU DEVILLE, LIMOUSE, LUCAS, LUCCHI, MASECULAR, MATHIEU, MAUROIS, PARISIEN, PASQUINI, PAVIE, PIGNON, POINSSOT, POIGNANT, RAGER, RUSFELDER, SABATIER, SAIM, SIROT, THILL Jean, VARGUES, WAHL, WEBER, TILLY, REYNAUD, Cpt X, Cap. ZURCHER, Lt MARNAT, Cdt MAMO, PIRIOU, PAUPHILET, GIRARDIN, GAVE PELLERIN, GENDRON, AYNESSE, MARTIN, SCHMITT, DELFUGET, GREEBER, NEVEUX, AVIA (1), AVIA (2), ARGHUILLERE, BUCQUET, DUBREUIL, CHARFOI, BRISSON Girard, SIVAL, NABON, FABRER, Caporal BENZAGLAIA, FOHANNO Yves, REPUMEL Louis, BOGOLIN, MENSOUR, BOUCHARDON, OREL,

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On peut se referer à mon article : "Au 11, rue Bab-Azoun à Alger" qui rapporte des souvenirs personnels confrontés à des extraits de témoignages des participants ou de leurs descendants [LIRE]

On peut lire également l'article de Jean Brua :"8 novembre 1942, le grand tournant" paru dans Nice Matin en novembre 1992 à l'occasion du 50ème anniversaire de l'opération TORCH [LIRE]

                

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C'est par un hasard incroyable, que j' apprends que la réunion de Cherchell dans la nuit du 23 au 24 octobre 1942 pour organiser le debarquement des Alliés n s'est pas faite à la ferme dont le proprietaire est un résistant en la personne de Jacques TESSIER mais dans une autre lecture on parle de la Ferme SITGES occupee par le résistant Jacques TESSIER.
A Marseille, je connais un monsieur Jean SITGES, c'est le voisin de ma future femme, il sera son temoin a mon mariage. Je lui telephone et , il me précise que la ferme SITGES appartient au frere de son grand pere, riche proprietaire terrien dans la region ouest d Alger. Son grand pere SITGES avait la Compagnie de Navigation des Ets SCHIAFFINO au port d Alger.

Il me déclare qu 'il a recuperé dans une boutique de vieux documents, un Journal de la France qui traite le sujet de l 'Operation TORCH avec des photos de la ferme de son grand oncle ainsi que les photos de divers documents officiels. Alors, bonne lecture avec ces nouveaux documents.

Dans l'excellent reportage d'Hervé Cras, il faut lire le témoignage du general MAST qui raconte la parade militaire que nous voyons sur le boulevard de la Republique a Alger en presence de l'Amiral DARLAN, qui lui présente, sabre au clair , son regiment, et ses pensées personnelles faisant allusion à l' Operation TORCH qui aura lieu seulement quelques jours plus tard.

(le general Mast raconte dans son ouvrage que le 29 octobre 1942, au cours d' une prise d' armes en l' honneur de l 'Amiral DARLAN alors en voyage officiel à Alger, il presente sa division a celui ci et declare:"En ma qualite de commandant de la division, je presentai les troupes qui defilerent devant l' amiral sur le front de mer; à la fin du defilé, je poussai mon cheval a quelques pas du commandant en chef et le saluai du sabre, d'un geste large, en pensant, non sans ironie, que dans quelques jours, je lui menagerai une fameuse surprise...") *

*cité par Henri Msellati

Lucien Gozlan

Pour lire "Le journal de la France" cliquer sur le lien  Journal de la france 1Journal de la france 1 (6.05 Mo)

 

Le documentaire de Christophe Muel" Les allies débarquent", diffusé par France 5,  relate les opérations militaires de l'opération Torch et de la resistance d'Alger.Des resistants comme José Aboulker ou Bernard pauphilet sont venus apporter leur témoignage.A aucun moment, il n'est fait mention de la résistance juive. Nous lui avons consacré une page dans la rubrique films et documentaires et le lecteur pourra s'y referer pour visionner le film [LIRE]

 

Lettre que Monsieur Bernard Pauphilet, resistant survivant de l'opération TORCH  a adressé à Lucien GOZLAN.

Lettre de pauphilet

Commentaires (5)

Gozlan Lucien
  • 1. Gozlan Lucien | 10/01/2019
Voici son temoignage...
Relation de Félix Tilly
Depuis déjà longtemps Tilly était en relation avec Pilafort étant bien entendu que son adhésion serait complète lorsque surgirait le jour de l'action.
C'est le 6 novembre au soir que le capitaine Pilafort tenta d'avoir Tilly qui, absent de la ville, ne put le joindre que le 7 à 9 heures du matin. La révélation lui fut faite de l'arrivée des Alliés dans la nuit prochaine ; il lui appartenait de rassembler les hommes sur lesquels il pouvait compter. Il lui fut prescrit de reprendre contact à 17 heures pour fournir le résultat de ses démarches et obtenir de nouveaux ordres.
Tilly employa sa journée à alerter chacun des adhérents de son groupe.
Il avait en outre jeté son dévolu sur deux camions et une voiture de tourisme, que l'on devait saisir sans aviser le propriétaire.
Rendez-vous était fixé pour chacun à 22 heures au bas de la Rampe Chassériau. Lorsqu'il retrouva Pilafort à 17 heures, il apprit que son groupe avait pour mission d'occuper le poste de radio-Alger, le central protégé et le central télégraphique (1). Les armes nécessaires étaient entreposées au garage Lavaysse, rue Michelet, où il les prendrait à 23 heures. Il dîna chez lui avec Chesnais. Ils attendirent les chauffeurs qui devaient prendre les camions. À 21 h 30 ils pénétrèrent dans l'établissement privé où se trouvaient ces camions. À22 heures tout était rassemblé à pied d'oeuvre, au bas de la Rampe Chassériau : soit deux camions, une voiture de tourisme, environ 55 hommes dont 13 Bretons.
Tilly part dans la voiture légère pour prendre livraison des armes promises. Celles-ci perçues au garage Lavaysse, il revient à la Rampe Chassériau. Mais, au vu des armes, la plupart des 55 hommes réunis là, des Algériens surtout, prirent peur et s'en allèrent. Entre minuit et demi et 1 heure, le cortège s'ébranla, réduit à la voiture de tourisme occupée par Tilly et Chesnay et à un seul camion ; par suite de la défaillance d'un grand nombre, le deuxième camion devenait inutile. Et l'on se dirigea vers le gouvernement général.
L'arrêt se fit devant le poste de radio-Alger. Supposant que la porte était fermée à clé, Tilly dit à Chesnay de briser les verres à coups de crosses. Par l'ouverture ainsi produite, il pénètre revolver au poing, mais en enjambant, son vêtement accroche à un angle du verre très épais et il culbute. Dans la chute, le coup part et la balle s'écrase contre la première marche en face. Gourlan (2) ouvre alors la porte ; elle n'était nullement fermée à clé, ni verrouillée à l'intérieur. L'incident tumultueux aurait donc pu être évité.
Et ce coup de revolver dans la nuit eut pour conséquence de faire peur à quelques-uns des conspirateurs dont le courage avait tenu jusque-là et qui s'égaillèrent. Si bien que, la porte étant ouverte, il n'y avait plus grand monde pour entrer. Le camion était parti et, avec lui, les armes, les approvisionnements et le ravitaillement que Mme Tilly avait préparé en prévision d'un séjour plus ou moins prolongé dans l'établissement, c'est-à-dire un poulet, du pain, quelques litres de vin. Le vin était indiqué à cause des jeunes amis Bretons sur lesquels on savait pouvoir sûrement compter. De fait, sur les 15 fidèles il y avait 13 Bretons, un Algérien, chauffeur de Tilly et un Parisien. Et Tilly précise que parmi les défaillants, on ne comptait pas un seul Breton.
La petite troupe ayant pénétré, dans la maison, y trouva des plâtriers qui travaillaient malgré l'heure. Ceux-ci, devant une telle intrusion levèrent les bras. « N'ayez pas peur, nous sommes des gaullistes, on ne vous fera aucun mal ». On les considéra comme prisonniers et on les enferma dans le studio de radio-Alger. Et, tout de suite, on s'occupa du poste, on supprima tous les contacts. Puis on grimpe au premier étage et on essaie de pénétrer au central protégé. Il est fermé à clé ; impossible d'ouvrir. On monte au central téléphonique, encore plus haut. Là, l'homme de service était dans une cabine de verre : au spectacle de ces hommes armés, revolver au poing, faisant irruption chez lui, il a le réflexe de téléphoner. On ne lui en donne pas le loisir et on le déclare prisonnier. Puis on coupe tous les fils téléphoniques au couteau. Le téléphoniste est conduit, lui aussi, à la prison improvisée, c'est-à-dire au studio. Toutes précautions étant prises, poste de garde près des prisonniers du studio, aux escaliers, à toutes les issues, on attend le débarquement. Et, vers 3 heures du matin, on entend un premier coup de canon, écouté avec satisfaction.
Vers 4 heures du matin un ordre arrive de faire diffuser par le poste de radio le message du général Giraud. Mais tout était démoli ; contacts, fils. La réparation du matériel demanda du temps. Vers 7 heures du matin, tout était réparé, grâce surtout à Brisson, lequel avait en la matière quelques notions, quelques connaissances techniques. Sous menace du revolver on obligea l'employé de service à enregistrer sur disque le message, qui était dicté par Brisson. On prescrivit à l'employé de répartir les émissions selon un rythme simple : deux marches militaires, puis le message. Cet employé de la radio était au fond très sympathique aux agresseurs ; l'argument du revolver ne lui était pas indispensable. Au point que, beaucoup plus tard, ayant rencontré Tilly et l'ayant reconnu, il lui dit : « C'est vous qui m'avez arrêté et forcé à enregistrer le message Giraud ; j'ai conservé le disque et je vous le confie ». Ce disque est ainsi en la possession de Tilly ; et par là il est facile de vérifier qu'il a été établi par Brisson et non par un autre (ainsi que cela a été écrit en diverses publications).
Donc les émissions furent produites avec l'alternance indiquée jusqu'au moment où l'ordre parvint, du 26, rue Michelet, c'est-à-dire du P.C. de se retirer. D'ailleurs aussitôt on vit gardes mobiles, cinquième chasseurs et chars s'apprêter à prendre la position de force. Ceci se passait vers 11 heures.
Chacun se retira, mais après s'être donné rendez-vous pour 19 heures, au café du Grillon, rue Charras. Hélas, une bombe alliée tomba vers 18 h 15 sur la maison de Tilly, démolissant tout, tuant une personne amie et blessant Mme Tilly. C'était la dernière bombe lancée, et, à ce moment même l'armistice se signait entre les Alliés et les opposants français.
À noter qu'aucun des membres agissants du groupe qui prit possession du gouvernement général n'avait d'arrière-pensée politique. Ils agissaient en gaullistes : c'est tout. Chez eux la question ne se posait pas de travailler pour le roi, pour le communisme, pour aucun parti. En aidant les Alliés, ils agissaient simplement en Français.
Gozlan Lucien
  • 2. Gozlan Lucien | 10/01/2019
Apres mes recherches voici le nom et prenom
Felix TILLY
Gozlan Lucien
  • 3. Gozlan Lucien | 07/01/2019
Pour Olivier BERKANE,
Non je n ai pas le prenom de TILLY, chef de groupe des Bretons.
Le grade d adjudant etait inaproprie a la situation de l action du 8 novembre 1942.
Dans le temoignage de Jose ABOULKER, il declare ''...c etait une faute d avoir ecrit et donne les grades des chefs de groupe....Tous les resitants etaient des civils.''
Ces grades ils les avaient a la declaration de guerre en septembre 1939, mais a l armistice de juin 1940, ils avaient ete demobilises.
pour me contacter....gozlanlucien@gmail.com
Olivier Berkane
  • 4. Olivier Berkane | 23/12/2018
Bonjour,
Connaissez vous le prénom de l'adjudant Tilly ?
Cordialement,
Olivier.
gozlan lucien
  • 5. gozlan lucien | 19/09/2016
"........Je veux detruire la stupide legende des bandes de copains de seize a dix huit ans qui auraient ete les heros de l affaire (dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942 a Alger).
Mais il ne faut pas confondre histoire de la guerre avec les aventures de Tintin......."
Raphael ABOULKER, cofondateur du groupe paramilitaire dit "Geo Gras" au 7 Place du Gouvernement a Alger.
Article paru sur les Nouveaux Cahiers Francais hiver 74-75, en reponse a l article de Bernard KARSENTY paru sur le meme journal du numero hiver 72-73.
Gozlan Lucien - "Les Oublies du 8 novembre 1942 a Alger"

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Date de dernière mise à jour : 08/11/2017