SOUKKOT

Bonnes fêtes  de Soukkot 5783

Souccot

 

Vous prendrez, le premier jour, du fruit de l’arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l’arbre avoth et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l’Éternel votre D.ieu, pendant sept jours.

Vous la célèbrerez cette fête pour l’Éternel, sept jours chaque année. C’est une règle immuable pour vos générations, au septième mois vous la fêterez.

Vous demeurerez dans des Soukkot durant sept jours ; tout habitant en Israël demeurera dans des Soukkot, afin que vos générations sachent que c’est dans des Soukkot que J’ai fait résider les enfants d’Israël, quand Je les ai fait sortir du pays d’Égypte, Moi, l’Éternel, votre D.ieu.

Lévitique 23, 40-43

 En 2022, Souccot se tiendra du dimanche 9 octobre  au soir, au mardi 18 octobre. Les deux premiers jours de fêtes sont des jours où l'on ne travaille pas. Chaque année, la fête de Souccot a lieu du 15 au 21 tichri. Elle se termine avec la fête de Simha Thora (joie de la Thora) qui a lieu le mercredi 19 octobre.

Souccot (hébreu , Hag haSoukkot, « Fête des Cabanes », « des Tentes » ou « des Tabernacles »), est l'une des trois fêtes de pèlerinage prescrites par la Torah, au cours de laquelle on célèbre dans la joie l'assistance divine reçue par les enfants d'Israël lors de l'Exode et la récolte qui marque la fin du cycle agricole annuel.

Elle est fêtée à partir du 15 tishrei (qui correspond, selon les années, aux mois de septembre ou octobre dans le calendrier grégorien) et dure sept jours, outre le ou les deux jours de la fête suivante, Chemini Atseret. Seuls les premiers jours (le premier en terre d'Israël et dans le judaïsme réformé) sont totalement fériés.

Divers rites de commémoration de l'événement historique ou de propitiation pour obtenir l'abondance des pluies et des récoltes s'y rattachent, parmi lesquels la prescription pour les Juifs de résider (au minimum prendre leurs repas) dans une soukka (une sorte de hutte, souvent décorée), et celle des quatre espèces végétales.

Texte de Richard Dadouche

La soucca

Lors de leur traversée du désert, après la sortie d'Egypte, les Hébreux étaient protégés en permanence par D.ieu sous la forme de colonnes de feu la nuit et de nuées le jour. Ils pouvaient et devaient s'en remettre entièrement à Lui de façon sincère et confiante, ce qui était en fait la condition pour que D.ieu leur fournisse cette protection tandis qu'ils étaient vulnérables. Dès lors, Il a institué la fête de Souccot, Fête des Cabanes, qui est la proclamation de l'abandon de soi à D.ieu par la reconnaissance que la vie terrestre n'est qu'un épisode de l'âme, et que les biens matériels ne sont accordés que par le Créateur et restent Sa propriété.

Aussi, pendant les sept jours de la fête, la Torah nous prescrit d'habiter dans des cabanes construites de feuillages et de bois, en signe de confiance en D.ieu et d'indifférence au confort matériel. La Halakha (loi juive) prescrit de prendre les repas dans la Soucca, d'y dormir, d'y étudier, et d'y habiter autant que possible. Toutefois, si le climat ne le permet pas (pluie, froid), on se limitera au strict minimum (consommer le pain sous la soucca), afin de ne pas nuire à sa santé, ni dénaturer l'esprit de joie et de fête qui doit présider pendant cette semaine.

Aussitôt après le Yom Kippour, toute la famille commence dans un esprit de réjouissance la construction de la Soucca, dans le jardin, sur le balcon ou dans tout autre lieu décent à ciel ouvert. La Soucca doit être construite selon des règles et des proportions précises, et le toît en est l'élément le plus important. Il est de coutume de décorer la Soucca, en y accrochant des fruits par exemple et en l'arrangeant de manière à la considérer comme un lieu d'habitation.

La soucca 1

le loulav

Le deuxième point clé de la fête de Souccot est le Loulav , ou rituel des Quatre Espèces (arba minim) : le saule, la myrte, la palme de dattier et le cédrat.

Il nous est ordonné de prendre en main ces quatre végétaux et de les utiliser pour nous réjouir devant D.ieu] chaque jour de la fête (sauf le Shabbat), c'est à dire de les agiter dans les quatre directions et vers le haut et le bas, en symbole de l'omniprésence de D.ieu.

Les quatre espèces représentent les quatre caractères de l'ensemble des membre du Peuple d'Israël :

  • le palmier, sans parfum mais aux fruits savoureux ;
  • la myrte, odorante mais sans fruit ;
  • le saule, sans odeur ni fruit ;
  • le cédrat, fruit savoureux au parfum délicieux,

où les fruits symbolisent l'étude de la Torah, dont le goût est comparable à celui du miel, et le parfum fait allusion à l'observance des mitzvot, dont l'odeur est agréable à l'Eternel. Nous réunissons ensemble ces quatre espèces dans un élan de solidarité et d'unité complète du Peuple d'Israël pour déclarer son attachement à D.ieu.

Le dernier jour de Souccot est appelé Hoshaâna Rabba qui est en lui-même un événement d'importance, et la fête se conclut par Shemini Atsérêt et Simhhat Torah.

Loulav 2

 

 

 

 

Sources Bibliques

 « Et l'Eternel parla à Moché en ces termes : Parle aux enfants d'Israël en ces termes : le quinzième jour de ce septième mois sera la fête des Cabanes durant sept jours au nom de l'Eternel. Le premier jour sera un appel de sainteté, vous ne ferez aucun travail… »

(Lévitique vayikra XXIII, 33 à 35)

« Vous demeurerez dans les soukot (cabanes) sept jours, tout habitant d'Israël s'installera dans les cabanes, afin que vos générations sachent que J'ai installé les enfants d'Israël dans des soukot lorsque Je les fais sortir du pays d'Egypte, Je suis l'Eternel votre Dieu »

(Lévitique vayikra XXIII)

« Et vous prendrez pour vous, le premier jour, le fruit de l'arbre de beauté, des branches de palmiers, des feuilles d'arbre de myrte et des saules de rivière, et vous vous réjouirez devant l'Eternel votre Dieu sept jours. »

(Vayikra XXIII)


A propos des quatre espèces, il est dit : « Du fait que l'homme est toujours accaparé par ses occupations et que ses pensées sont orientées vers l'œuvre de ses mains, et que l'Omniprésent, béni soit-Il, a voulu donner du mérite à son peuple Israël en multipliant les mitsvot, c'est pourquoi au moment de Souccot, qui est le temps d'une grande réjouissance par l'engrangement des fruits et des récoltes, l'Eternel a demandé à son peuple de se réjouir en Son nom, afin de ne pas oublier la crainte divine par ses réjouissances. C'est pourquoi, Il a ordonné de prendre des éléments qui rappellent que la joie doit être dirigée en Son nom et pour Son honneur…

De plus, ces quatre espèces évoquent les membres du corps humain : le cédrat, étrog, rappelle le cœur lieu de l'intellect (pour la Bible, c'est le cœur, et non le cerveau, qui est le siège des pensées) afin de mettre l'intelligence au service du Créateur, qu'Il soit béni ; la branche de palmier évoque la colonne vertébrale qui soutient l'homme, afin que l'homme tende toujours vers Son service, béni soit-Il ; le myrte ressemble aux yeux, pour signifier de ne pas s'égarer après les désirs de son regard au moment des festivités ; quant au saule, il symbolise les lèvres, car par la bouche l'homme pose la touche finale à son action, d'où la nécessité de mettre une bride pour ne pas se laisser aller au moment de la joie.»

Synagogue transport de palmes 1D'après Séfer Hahinoukh 324)

 

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Le rituel des quatres espèces par Caroline Elishéva Rebouh

LES QUATRE ESPECES   ARBAÂTH 'HAMINIM  

Au cours de la fête de Souccoth, il est une prescription  qui va caractériser cette époque autant que la cabane de roseaux elle-même.

La soucca,  demeure si légère et occasionnelle, que le moindre souffle de vent peut mettre en péril, fait penser à la fragilité de l'existence. Cette cabane nous a abrités pendant les 40 années d'errance dans le désert. La double symbolique est donc le fait que notre destin est aussi frêle qu'un roseau et la seconde symbolique est de se souvenir de la sortie d'Egypte.

Souccoth met l'homme en rapport avec la nature de manière très directe d'abord parce que dans la cabane l'homme se retrouve directement sous les ailes de la shekhina et donc sous la protection divine et comme nous le verrons ci-dessous,  le bouquet des quatre espèces rappelle à chaque instant le lien puissant qui relie la créature humaine à la création.

Dans le Lévitique, au chapitre XXIII le verset 40 énonce : "vous prendrez(…) un fruit de l'arbre 'hadar (cédrat ou etrog en hébreu), une branche de palmier (loulav), des rameaux de l'arbre aboth (myrte ou 'hadass) et des saules de rivière (ârava).

Les rameaux se doivent d'être attachés ensemble selon un ordre particulier : il faut une branche de palmier, trois branches de myrte et deux branches de saule.

COMMENT CHOISIR LES DIFFERENTS ELEMENTS DES QUATRE ESPECES ?

Aujourd'hui, de plus en plus, on vend des ensembles de 4 espèces munis d'un certificat d'origine et de casherout ce qui évite de mesurer les plantes pour savoir si elles correspondent à la 'halakha.

De toute façon voici un abrégé des critères selon lesquels choisir un beau bouquet de "4 minim".

ETROG :  Mesure : il doit être plus gros qu'un œuf. Couleur et aspect : il ne doit pas être ni noir ni brun ce qui le rend "passoul" (non valable). Il peut être verdâtre, en tout ou partie  et il est préférable qu'il soit bien jaune, cependant, selon les années, il se peut qu'il soit vert si les fêtes tombent tôt en septembre.

Si l'étrog n'est pas d'une catégorie où le "pitoum" est rentré il faut manipuler le fruit avec précaution pour que le pitoum ne se casse pas. Il y a aussi les étroguim yéménites sans pitoum mais d'une très grande taille. 

La peau du fruit peut-être granuleuse sans rien ôter de ses qualités pour la prière.

Lorsqu'un cédratier n'est pas greffé il peut y avoir sur le corps de l'étrog une très fine marque légèrement nacrée sans aucune incidence sur la validité du    cédrat.

Après usage, il est conseillé de conserver l'étrog dans une boîte où il sera à l'abri.

LOULAV : Il s'agit d'une branche de palmier d'au minimum 40 cms de long.

La branche doit être le plus droit possible, le plus vert possible et, si possible,  les feuilles ne doivent pas se détacher.

C'est la raison pour laquelle dans certaines communautés, les fidèles garnissent leur loulav soit au moyen de fils satinés ou soyeux de couleur en  les croisant pour éviter, qu'en agitant le bouquet comme il le faut au cours de la cérémonie du loulav, les feuilles ne se séparent trop les unes des autres ; de même, souvent l'extrémité du loulav est protégée par un peu de coton.

HADASS : myrte. Les trois branches de myrte doivent être si possible de la variété de Safed (Tsfat) avec des feuilles qui se recouvrent en partie les unes les autres et recouvrent le tige. Les feuilles doivent être en bon état, il ne doit pas y avoir trop de baies. La dimension minimum est de 30 cms. Il faut veiller à ne pas laisser sécher les feuilles, sinon les branches (et les feuilles) seront inutilisables pour la fête.

ARAVA : Les deux branches de saule doivent mesurer au minimum 30 cms chacune. L'extrémité ne doit pas être coupée et les feuilles en bon état et pas sèches. Cependant, certaines années il y a une maladie qui se propage parmi les saules qui se nomme "la rouille" et toutes les feuilles sont piquetées de brun. En ce cas, il est impossible d'obtenir dans une même région des saules non contaminés et les saules "tachetés'' sont, alors admis.

Pour lier le bouquet il est possible d'utiliser soit de petits étuis en feuilles de palmier tressées (selon les avis) soit simplement des fils  ou de fins liens. En plaçant le loulav devant soi, les branches de myrte sont placées à droite et celles de saule à gauche. Certains placent les branches de myrte une au-dessus du loulav, une sur le côté à droite et une au-dessous.

Pour conserver les 4 espèces en bon état, on préparera deux torchons dont un sera humidifié mais pas trop mouillé pour que les feuilles ne pourrissent pas et l'autre sera sec. Le bouquet sera roulé dans le torchon humide et recouvert du second puis, une fois rentré à domicile, on ôtera le loulav et on placera les branches de myrte et de saule au-dessus du tiroir des légumes dans le réfrigérateur. En cas de dessiccation il faudra veiller au remplacement des branchages.

Le loulav sera plongé dans un vase plein d'eau.

Avant de procéder à la bénédiction du loulav il faudra saisir le bouquet complet dans la main droite et l'étrog dans la main gauche en ayant soin de le renverser avant de prononcer la bénédiction pour qu'il n'y ait pas d'interruption entre la fin de la berakha à laquelle est ajoutée la bénédiction de shé'héhéyanou et le fait de "balancer" les 4 espèces.

 

Baroukh Ata Ado-nay Elo'hé-nou melekh 'haôlam asher kidéshanou bemitsvotav vetsivanou âl nétilat loulav. Baroukh Ata Ado-nay Elo-'hénou melekh 'haôlam shé'héhéyanou vékiyémanou vé'higuiânou lazeman 'hazé.

Béni sois-Tu Eternel notre D Roi de l'Univers qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de prendre le loulav Béni sois-Tu Eternel notre D, Roi de l'Univers qui nous a fait vivre et nous a maintenus en vie et nous a fait arriver à ce temps-ci.

Après ceci, on retourne le cédrat de manière à ce que le pédoncule soit en bas et le pitoum vers le haut et on commence à balancer dans l'ordre suivant (6 directions) on se place face à l'orient et on agite le bouquet trois fois dans cette direction puis on le ramène vers soi et on répète cette opération vers le sud, puis vers l'ouest, puis vers le nord puis toujours en agitant trois fois vers le haut puis trois fois vers le bas. Les coutumes ne sont pas toujours les mêmes certains privilégient d'autres directions et certains inclinent le bouquet sans bouger.

Les plantes ont plusieurs symboliques :

ETROG : ce fruit est issu du cédratier dont les feuilles et les fleurs sont odoriférantes. Le fruit par lui-même est odorant et l'on pourra – après la fête donc après l'usage fait du bouquet – respirer le parfum du fruit et réciter à ce propos la bénédiction se terminant par : ????? ??? ??? ?????? 'hanotene réah tov beféroth  - qui donne aux fruits une bonne odeur. De même, on ne goûtera pas le cédrat pendant la fête. Le cédrat symbolise l'homme qui étudie et fait de bonnes actions c'est-à-dire quelqu'un qui est odoriférant et savoureux.

Sur le plan du corps humain, le cédrat a un peu la forme du cœur.

Il est rapporté au Patriarche Abraham et à la Matriarche Sara.

LOULAV : Il provient du dattier qui donne des fruits sans odeur mais savoureux comme un homme qui n'étudierait que très peu mais dont les actions sont si belles. Le loulav représente la colonne vertébrale. Isaac qui symbolise à la fois la rigueur/justice et le don de soi par le sacrifice, est aussi représenté par le loulav. Rivka est douce comme le miel ou comme la datte.

HADASS : Une plante odoriférante mais ne donnant pas de fruit comme quelqu'un qui étudie et ne fait pas de bonnes actions. Les feuilles rondes représentent les yeux. Représente Jacob à cause du nombre de ses descendants et Léa pour la même bonne raison.

ARAVA : sans parfum et sans fruits, la ârava symbolise les lèvres promptes à parler et parfois sans raison, et s'apparente à quelqu'un qui n'étudie pas et ne fait pas de bonnes actions. La ârava est comme Joseph qui mourut avant ses frères et comme Rahel sa mère.

En unissant en un bouquet ces quatre espèces et en les agitant dans les quatre directions plus en haut et en bas, nous exprimons notre volonté d'unir les quatre genres d'hommes aux quatre éléments et aux quatre directions du monde et d'unir dans un même mouvement les sphères intermédiaires aux sphères supérieures et inférieures auquel l'homme est soumis.

Caroline Elishéva REBOUH

 

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Souccoth par Caroline Elishéva  Rebouh
Dès la sortie de Yom Kippour et après avoir rompu le jeûne, nombreux sont ceux qui, zélés, s'efforcent de sortir tout le matériel nécessaire à l'élaboration de la cabane ou soucca, car il ne reste plus que cinq jours pour construire cette cabane qui était essentiellement en bois ou en roseaux mais que, souvent, aujourd'hui, on préfère faire en utilisant des tubulures en métal ou en plastique très rigide.
Pour être reconnue cashère il suffira que la soucca soit d'une taille minimum de 69cms de côté. Sa hauteur ne doit pas être inférieure à 1 mètre ni supérieure à 9m60. La soucca ne devra pas être adossée à un arbre dont la frondaison ne devra pas couvrir l'espace habitable de la cabane. Si l'on construit une soucca sur un balcon ou une terrasse et sous un autre balcon ou terrasse, la cabane ne sera pas valable à moins qu'il existe un espace d'au moins 70x70 pour pouvoir y réciter le kidoush. Il suffit que la cabane ait trois côtés pour être valable. Il n'est pas obligatoire qu'elle soit entièrement faite de toiles. Il peut fort bien s'agir d'une pièce dont le plafond/toit soit amovible. Le sekhakh ou "toit" de la soucca doit être léger et doit pouvoir laisser voir la voûte céleste. Il est donc conseillé de placer au-dessus de la soucca des "cannisses" ou "kayness" mot yiddish désignant ces métrages de roseaux noués entre eux ne laissant sua de faibles interstices pour apercevoir le ciel étoilé à travers.
Il est recommandé d'habiter la soucca et un couple peut l'occuper la nuit, puisque la mitsva de la soucca est ainsi écrite : "vous demeurerez dans des cabanes pendant sept jours".
Demeurer = ???? lashévèth. Pour s'acquitter de la mitsva de la soucca, il faut prononcer la bénédiction suivante :
 
Baroukh ata Ado-nay Elo-'hénou melekh 'haôlam asher kidéshanou bémitsvotav vetsivanou lishèv basoucca
Béni sois-Tu Eternel, notre D et D de nos pères qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de demeurer/de s'asseoir dans la soucca.
Tout de suite après il faudra prononcer la bénédiction de "shé'héhéyanou".
Ces bénédictions sont à réciter le premier soir de la fête après le kidoush.
C'est parce qu'il est ordonné de demeurer dans les cabanes que certains refusent de boire même un verre d'eau ou de croquer un bonbon en dehors de la soucca.
Il appartient en général aux femmes et aux enfants de décorer la cabane par des tapis, de jolis meubles d'appoint et des décorations murales ou accrochées au sekhakh (plafond) cependant, il ne faut pas que ces décorations soient trop volumineuses ou trop longues en partant du plafond (pas plus de 20cms de long).
Si l'on tient à allumer les bougies dans la soucca il faudra (pour éviter qu'elles ne s'éteignent avec un courant d'air) qu'une tierce personne les déplace ensuite à moins que les chandeliers ne soient enfermés dans un caisson en verre comme pour les hanoukioth.
Les ustensiles utilisés dans la soucca doivent être beaux pour embellir la mitsva.
LES OUSHPIZINE : Les "invités d'honneur" : chaque jour de la fête est honoré par la visite virtuelle d'un des 7 oushpizine qui sont : Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, A'haron, Joseph et David. Dans les rituels de prières de souccoth figure un cérémonial pour recevoir ces invités spirituels et virtuels.
A l'opposé de la fête de Pessah où l'on demande au Tout Puissant de donner à Son Peuple la rosée dès le premier jour de fête, le rituel ne prévoit de demander la pluie qu'au dernier jour de fête : celui de Shemini Atséret ou Simhat Torah. La raison en est que, le peuple tout entier était invité à se rendre à Jérusalem pour Pessah, Shavouôth et Souccoth 1.
Pendant toute la fête, est utilisé un bouquet de plantes composé de quatre espèces à l'office du matin pendant que les fidèles entonnent le Hallel, dans un exposé supplémentaire sera analysée la composition du bouquet et sa signification et comment en choisir les différents éléments.
Le septième soir de Souccoth a lieu une veillée d'études "'Hoshanâ raba" –grande supplique – au cours de laquelle on lit la Idra zouta, ainsi que d'autres textes tirés notamment du Deutéronome puis ont lieu encore des selihoth et on sonne du shofar pour réclamer à nouveau que l'Eternel pardonne leurs fautes à Ses Enfants. On se souhaite "Gmar Tov" un bon décret. A l'issue de l'office du matin, les hommes, répondant à une tradition dont on ne connaît pas la portée, munis d'un bouquet constitué de 5 branches de saule se flagellent et ensuite frappent de ces branches le sol dans l'espoir de voir s'annuler toutes les fautes.
Ensuite, les hommes se dirigent vers le mikvé – bain rituel – pour s'y plonger avant la fête de shemini atsereth et Simhat Torah2.
La plupart des personnes éteignent leur soucca en ce jour de shemini atsereth mais, il est une bonne coutume de laisser allumer la soucca ce huitième jour de fête même si on n'y entre pas pour ne pas "mépriser" cette cabane qui a servi de demeure pendant 7 jours.
Pour Shemini âtséreth qui est la date à laquelle on termine et on recommence la lecture de la Torah ont lieu des "'hakafoth" – processions avec les Sifré Torah autour de la Téva centrale dans une explosion de joie et de chants. En général sont nommés deux "hatanim" (fiancés) l'un qui va terminer la lecture qui sera donc Hatan Torah et l'autre qui recommencera la lecture et qui sera Hatan Bereshith. En général, les deux hatanim offrent à l'assistance un festin.
La question se pose parfois de savoir pourquoi on termine la lecture de la Torah et sans interruption on recommence à Bereshit c'est parce que l'histoire se continue sans interruption et qu'après la disparition de Moïse, l'histoire se poursuit et est un éternel recommencement. De même, les rouleaux de la Torah sont des rouleaux de parchemin car c'est d'un fil continu que nous poursuivons cette lecture et parce qu'aucun "épisode" n'est supérieur ou inférieur à un autre.
Ainsi que nous le savons le monde est jugé à Souccoth pour l'eau. Mais, il existe un lien très fort entre Souccoth et l'eau. Quel est-il ?
A l'époque où le Temple existait encore, tous les sacrifices étaient accompagnés d'une offrande supplémentaire composée de farine et d'huile (d'olives) et aussi de vin que les prêtres versaient sur l'autel. A l'occasion de la fête de Souccoth les prêtres recevaient une offrande d'eau qui s'appelait ????? ???? laquelle était versée sur l'autel avec le vin chaque matin. L'eau était puisée à la source de Siloé (?????) et était apportée au Temple dans un grand cérémonial. Tout au long de la nuit des artistes se produisaient pendant le hol 'hamoëd : des jongleurs, des musiciens (joueurs de flûte, de harpe etc…..), des danseurs, se produisaient à la plus grande joie du public. Dans le traité de souccoth il est écrit que celui qui n'a pas vu la joie au cours de simhat beith hashoéva n'a pas vu de joie de sa vie entière. Les cohanim rivalisaient d'adresse en "jonglant" avec le carafon de vin et le carafon d'eau qui étaient versés sur l'autel afin que le public (qui s'élevait à plusieurs dizaines de milliers de personnes) pût voir que de chaque main du prêtre se déversait le vin d'une part et l'eau de l'autre main. Chacun prenait part à la mitsva avec une immense joie jusqu'au petit matin. Les personnes qui se produisaient étaient souvent des personnes occupant de hautes fonctions. Ces manifestations de joie remontent à des temps reculés.
Les artistes qui prennent une part active aux spectacles doivent être empreints de joie et conscients qu'ils font une mitsva et ne s'en orgueillissent pas car le Créateur n'apprécie nullement l'orgueil et les orgueilleux. En fait la limite est très fragile et peut être franchie très facilement. Tout au long de l'année, le mauvais penchant veille pour faire trébucher les créatures humaines. Le "Malin" tapi dans son coin attend la moindre de nos maladresses pour s'en emparer et faire échouer l'homme. Cet enseignement est tiré du fait que ???? en guematryia équivaut à 364 car, le "mauvais penchant" a prise sur l'homme chaque jour sauf pour Yom Kippour soit un jour dans l'année où il ne peut rien contre nous car nous sommes tous unis, dans notre volonté d'aimer notre D et de Lui prouver nos bonnes intentions. La créature humaine doit se méfier du mauvais penchant chaque jour et à chaque instant.
Souccoth qui est défini par le temps pour se réjouir :  doit permettre à l'homme de déborder de joie pour que le Créateur prenne de bonnes décisions pour nous et qu'IL nous accorde une année de pluies bienfaitrices et non dévastatrices.
Caroline Elishéva REBOUH.
1 - Shalosh régalim ou fêtes de Pèlerinage pour lesquelles on se rendait à pied à Jérusalem vers le Temple où étaient offerts des sacrifices. A l'époque du Temple les familles habitaient très loin parfois de Jérusalem –jusqu'à l'Euphrate- et il leur fallait parfois jusqu'à 15 jours pour regagner leur demeure et ainsi, ils pourront rentrer sereinement sans être ennuyés par les pluies.
2 - En Israël, Shemini âtséreth et Simhat Torah sont fêtés en un seul jour alors qu'en Gola, les deux fêtes sont étalées sur les deux jours.

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Date de dernière mise à jour : 09/10/2022