Alger, rue des Bananiers

Alger, rue des Bananiers par Béatrice Commengé
Éditions Verdier Septembre 2020

Alger rue des bananiers couverture

Béatrice Commengé raconte son enfance à Alger et s’interroge sur les origines de sa naissance de l’autre côté de la Méditerranée. Il a fallu à l’auteur un déclencheur pour revenir sur son enfance et ce fut la mort de son père qui laissait derrière lui une riche bibliothèque dont celle baptisée « la bibliothèque du couloir » qui ne contenait que des ouvrages sur l’Algérie, ce pays qu’il avait quitté à l’âge de cinquante ans. Béatrice Commengé se plonge dans l’histoire de cette Algérie française qui ne vécut que cent trente ans. Tout au long de l’ouvrage, elle mêle ses souvenirs, une quête sur l’histoire de sa famille et la grande histoire. Elle interroge les traces du passé : photos, documents administratifs, journaux, livres,  ... Ses deux grands-pères avaient choisi de venir vivre en Algérie - « bon papa », le père de son père en 1905 et « grand-père », le père de sa mère en 1912 pour rejoindre son poste de fonctionnaire à Boghari. L’épouse de « grand-père », Alexandrine, était née en Algérie, ses grands-parents y étaient venus « trente ans seulement après la « conquête ».


Elle va enquêter pour essayer de reconstituer une histoire familiale mais le puzzle semble avoir beaucoup de pièces manquantes. Nombre de ses interrogations restent sans réponse. On imagine l’auteur lisant les livres accumulés par son père, prenant des notes, créant une chronologie des événements marquants puis les confrontant à ses souvenirs personnels et familiaux. C’est ainsi qu’elle nous invite à partager son histoire faite d’émotions. Qu’est-ce qui parvient jusqu’à l’enfant qui grandit, heureuse, dans la rue des Bananiers ? Que comprend-elle de cet exode qui se prépare ? En rassemblant toutes ces mémoires, Béatrice Commengé va bien au-delà de l’autobiographie, elle nous fait nous interroger sur notre propre existence, nos racines, la vie de nos parents et de nos ancêtres. Saudade, disent les Brésiliens en parlant de cette nostalgie mi heureuse, mi mélancolique du temps qui ne reviendra pas, des souvenirs d’enfance et des questions qui restent sans réponse quand ceux qui pouvaient la donner ont disparu.

 D’après SB Nice Rendez-vous

« Le hasard m’avait fait naître sur un morceau de territoire dont l’histoire pouvait s’inscrire entre deux dates : 1830-1962. Tel un corps, l’Algérie française était née, avait vécu, était morte. Le hasard m’avait fait naître sur les hauteurs de la Ville Blanche, dans une rue au joli nom : rue des Bananiers. Dans la douceur de sa lumière, j’avais appris les jeux et les rires, j’avais appris les différences, j’avais aimé l’école Au Soleil et le cinéma en matinée, j’avais découvert l’amitié et cultivé le goût du bonheur. »

Béatrice Commengé est lauréate du Prix Audiberti 2021 pour ce livre.
Le prix Jacques Audiberti récompense, chaque année à Antibes, un livre ou une œuvre en lien avec la Méditerranée.

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Date de dernière mise à jour : 18/12/2021