Journal d'un râleur
"L'humoriste, c'est un homme de mauvaise humeur."
Jules Renard, Journal, 4 novembre 1898.
Journal d'un râleur de Roland Bacri - Editions du Félin (1 avril 1996)
Roro de Bab-el-Oued, et petit poète du Canard enchainé, l'auteur d'Et alors ? Et oilà ! et autres Poèmes colère du temps déroule dans ce journal d'un râleur le fil de sa vie au fil de la conversation. Au fil des jours et de l'actualité, coupe-file de journaliste, oblige. Fichue bobine pleine de sacs de noeufs que ses lecteurs connaissent bien. Soixante dix ans de bonne mauvaise humeur.
Biographie
Roland Bacri est un humoriste, écrivain et poète né à Alger, dans le quartier de Bab-el-Oued, le 1er avril 1926.
" Il faut bien que je naisse, se passe de commentaires. De qu'on m'enterre aussi mais n'anticipons pas " avait-il écrit.
Et personne ne voulut anticiper... Il s'en est allé le 24 mai 2014 dans son appartement de Levallois-Perret (France) où il vécut assez isolé au milieu de tas de livres, nous laissant des textes, fables ou historiettes où s'exprimait l'amour du pays natal, l'amour de la vie et de ses plaisirs, la parodie d'auteurs, mais souvent la critique et la moquerie sociales et politiques.
Les jeux de mots étaient sa gymnastique quotidienne (et la gymnastique hebdomadaire des lecteurs du Canard enchaîné ).
Il collabora au Canard enchaîné de 1956 à 1990 qu'il quitta dans des conditions difficiles et sous tension. Ses collègues le poussèrent à prendre sa retraite, il avait 73 ans et vécut très difficilement cette situation.
Il écrivit aussi plusieurs textes pour Raymond Devos et participa à plusieurs émissions de télévision dont la célèbre émission "Apostrophes" animée par Bernard Pivot.
Roland Bacri a fait partie d'une équipe littéraire avec Pierre Dac, Pierre-Jean Vaillard et Edmond Brua sous le pseudonyme "Rol-Bac" en 1944.
On lui connait également l'enregistrement de chansons sur des musiques composées par son frère, Jean Claudric, compositeur d'Enrico Macias.
Le cinéma et la radio firent appel à lui. Toutes les personnes ayant approché Roland Bacri ont apprécié sa personnalité très farceuse.
De sa vie algéroise, on apprend qu'en 1942, il a alors seize ans, fréquente le Collège Guillemin et décroche le Brevet Elémentaire heureux de poursuivre ses études jusqu'aux deux bacs. Mais un matin, alors qu'il était à l'école, sans avertissement préalable, les élèves juifs furent mis dehors et n'avaient plus le droit d'apprendre, sur décision de Pétain.
Bibliographie
Autres parutions :
- Refus d'obtempérer, dessins de Siné, Jean-Jacques Pauvert (1960)
- Opticon suivi de Classiques transis (1960), Julliard
- Poèmes couleurs du temps (1970)
- Le petit lettré illustré, dessins de Vazquez de Sola (1971)
- La légende des siestes (1973)
- Sacré nom d'une Bible! Poèmes et bibelots par Roland Bacri et Pino Zac (1973)
- Les Trente-deux Impositions ou 32 manières de se faire baiser par le percepteur, dessins de Moisan (1974)
- L'obsédé textuel (1974)
- Roland Bacri / par Roland Bacri (1975)
- Giscaricatures / Roland Bacri et Vazquez de Sola (1975)
- Alexandre Breffort par Roland Bacri et ses amis (1976), Seghers
- Hexagoneries (1976)
- Le beau temps perdu, Bab, el Oued retrouvé (1978)
- Les pensées (1979)
- Les métamorphoses de la rose: un tiens vaut mieux que deux septennats, dessin de Wo?niak (1995), Le Rocher
- J'ai descendu dans mon Jourdain, la Bible racontée par le petit poète (1999), La Découverte
- Alger : Bab-el-Oued tous azimuts , texte en ligne
Roland Bacri, le petit poète de Bab-el-Oued par Albert Bensoussan
1926 Ici gît suis – 2014 Ici gît reste.
C’est l’épitaphe qu’il s’est choisie. Un petit employé à la banque d’Algérie (la B.N.C.I.) qui envoie un jour un texte de sa façon et sans façon au Canard enchaîné à Paris, et c’est aussitôt une invitation à monter en capitale, et voilà qu’à trente ans Roland Bacri devient un pilier du plus grand hebdomadaire satirique de France, de Navarre et de la Bassetta. Il va y rester jusqu’à la fin du siècle. Un jour il m’a fait visiter le local du journal, il avait un pupitre en bois comme à l’école, il s’est assis sur la stalle, une feuille de papier sur la table où il gribouillait, et m’a raconté comment il s’était trouvé une épouse ... Lire la suite ici
Commentaires
- nalim | 26/11/2014 14:32:37
- je l'ai connue en 2006 par hasard.... un numero inversé
- ON a échangé longtemps, il m'a invité plusieurs fois... sans jamais honorer son invitation, faute de temps, il adorait l'algérie... sans doute un point d'attache! paix à son ame
AMIECH | 26/05/2014 15:32:49
j'achetais le canard enchaîné et je me précipitais pour lire sa rubrique et je rigolais comme une perdue
il parlait le pataouète comme personne langue connue que de nous les PN il nous manquera, paix à son âme
safras | 26/05/2014 12:40:16
- bonjour
- Monsieur Bacri nous a quitté samedi 24 mai 2014
- il a bercé la jeunesse de nombreux pieds-noir
- comme il le disait si bien lui-même "Ici git suis. Ici git reste."
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Date de dernière mise à jour : 04/01/2018