Miliana

 

MILIANA HISTOIRE

Le nom de Manliana ou Malliana est cité dans l'antiquité pour une agglomération située à l'emplacement actuel de la ville ou dans ses environs et Saint Augustin évoque un évêque de cette cité. Ce nom d'origine latine est attribué à une fille de famille patricienne romaine (Manlia) propriétaire de grands domaines dans cette région agricole de la vallée du Chélif. Mais selon d'autres auteurs, ce nom est berbère. Pline a, quant à lui, qualifié cette cité de Colonia Augusta.

À la conquête arabe Manliana fut arabisée pour devenir Miliana qui signifie "emplie de richesses"

Miliana fut longtemps une capitale-refuge des rois Numides. En 105 avant Jésus-Christ; Jugurtha aurait été capturé non loin de la région.

Une garnison romaine est fondée à Zucchabar par l’empereur Octave entre 27 et 25 avant Jésus-Christ.. La ville est citée lors de l'insurrection du chef berbère Firmus, en 375 ; le général romain Théodose a évacué Caesarea (Cherchell) pour occuper Sugabar.

Elle a été l'une des grandes cités de la province de Maurétanie Césarienne et siège d'un évêché. Au Ve siècle, avec le déferlement des Vandales, la ville romaine s'effaça avec la plupart de ses monuments antiques.

La ville fait partie du territoire des Maghraouas.

Entre 972 et 980, le prince ziride Bologhine ibn Ziri fondateur d'Alger et de Médéa, construit une médina sur les ruines de la ville romaine. Durant cette période, la ville renait et connait une grande prospérité. Elle est citée par plusieurs géographes musulmans. Au Xe siècle, Ibn Hawqal est le premier à citer la ville dans ses écrits. Il la qualifie de « Cité antique, pourvue de moulins que fait tourner son cours d'eau et possédant un grand nombre de canaux d'irrigation. ». Au XIe siècle, Al Bakri écrit que Miliana fait partie, avec Alger et Médéa, des villes construites par Bologhine. Au XIVe siècle Ibn Khaldoun décrit la ville : « C'est une cité faisant partie du domaine Maghrawa Beni Warsifen dans la plaine de Chélif… Et que Boluggine a tracé le plan d'El Djezaïr, de Melyana et de Lemdiya. ». Au cours de cette période, Miliana était un foyer de culture. Elle abrite un grand nombre d'érudits dans différentes disciplines et notamment des hommes de sciences, tels que : Ahmed Ben Otmane El Meliani, poète et écrivain du xiiie siècle et Ali Ben Omrane Ben Moussa El Miliani, théologien ou Ali Ben Meki El Miliani, théologien et juriste du XIVe siècle.

À l'instar des autres villes du Maghreb, Miliana a connu plusieurs conquêtes ainsi que des troubles politiques. En 1081, Youssef Ibn Tachfin, chef des Almoravides occupe Alger, Médéa et Miliana. Par la suite, la ville est intégrée à l'empire Almohade en 1149. En 1184, les Beni Ghania s'emparent de la ville à l'instar d'autres villes du Maghreb central. L'année suivante (1185), les Almohades contre-attaquent, les Beni Ghania se replient alors en Ifriqiya.

En 1238, les Hafsides de Tunis soutiennent leurs alliés les Beni Tudjin en possession de la ville et en 1261, ils assiègent la cité. En 1268, le souverain Zianide Yaghmoracen Ibn Zyan tente d’occuper la région de Miliana. La ville ne sera occupée par les rois de Tlemcen qu'en 1308 ; les Abdelwadides imposant leur autorité sur Miliana et sur presque toutes les villes du Maghreb central. Lors de la décadence du royaume Zianide, un prince de cette dynastie s'empare de Miliana, Médéa et Ténès en 1438, mais il est assassiné par son fils, El Mostancer qui devient roi de Ténès.

En 1517 Arudj Barberousse s'empare de la ville et de la vallée du Chélif. Miliana devient caïdat turc. Cependant la région connait de nombreux soulèvements contre l'autorité ottomane durant cette période, notamment la révolte de Bouterik, cheikh des tribus Soumata en 1544.

Après la prise d'Alger en 1830, les Français se heurtent à la résistance de la population qui fait allégeance à l'Emir Abdelkader qui installe à Miliana un califat en 1835.

 

 

MILIANA GEOGRAPHIE

Miliana, est une commune algérienne de la wilaya d'Aïn Defla (ex- Duperré), chef-lieu éponyme de daïra (sous-préfecture) de Miliana, elle est située au sud du Dahra, sur les contreforts du mont Zaccar, dominant la vallée du Chelif.

La ville est bâtie à 740 mètres d'altitude sur une plate-forme rocheuse aux contours abrupts en saillie sur le penchant méridional du mont Zaccar qui la couvre entièrement au nord. Elle domine, à l'est et au sud la vallée du Chélif et à l'ouest un grand plateau qui s’étend jusqu'à la chaîne de l'Ouarsenis.. Miliana est une vieille cité, peuplée par des descendants d'Andalous, de Koulouglis et de Berbères du Zaccar

La ville se situe à 113 km au sud-ouest d'Alger, à 111 km au nord-est de Tissemsilt (ex- Vialar), à 64 km à l'ouest de Médéa et à 92 km à l'est de Chlef (ex- Orléansville).

 

Miliana la mairie et la rue saint paul

Miliana - La Mairie et la rue Saint Paul

 

Miliana rue saint paulMiliana - Rue Saint Paul

 

Miliana rue fontenoyMiliana - Rue Fontenoy

 

Miliana rue du cdt roumensMiliana - Rue Commandant Roumens

 

Miliana place carnotMiliana - Place Carnot

 

Miliana la sous prefectureMiliana - La Sous- Prefecture

 

Miliana la posteMiliana - La Poste

 

 

 

Miliana hopital militaireMiliana - Hôpital Militaire

 

Miliana porte du zaccar et marcheMiliana - La Porte du Zaccar et le marché

 

Miliana porte du zaccarMiliana - Porte du Zaccar

 

Miliana la porte d orleansvilleMiliana - La Porte d'Orléansville

Miliana se devinait au loin, voilée dans la brume fraîche au sommet d’un haut plateau. Le massif apparaissait tel que je me l’étais imaginé, imposant, sec et vert, partout ravagé par le temps, ses chemins semés de crevasses et d’éboulis. Là où se tenaient autrefois les fellaghas, il n’y avait plus que des souffles âpres et froids, de vaines présences nées de frayeurs anciennes. Le long de la route, des hommes marchaient lentement, les mains ballantes, le visage caché sous le capuchon de leur burnous. Certains, assis sur le bas-côté, levaient des yeux indifférents. Les enfants, eux, s’arrêtaient avec une curiosité joyeuse pour voir passer le quatre-quatre. Peu à peu, des groupes se formèrent, la foule devint plus dense, plus bruyante. Miliana sortait enfin de mes songes.

Je croyais avoir inventé ce nom comme on s’inventait jadis une généalogie. Miliana n’avait été qu’une ville mythique, à laquelle ne se rattachaient que des images empruntées, dictées par les impressions d’autrui, inspirées de toutes ces photographies où je ne figurais jamais ; une ville d’absence et de légende. Combien de temps y étais-je restée ? Je n’aurais pu le dire exactement et la passion des adultes pour le secret m’avait mise dans un état d’innocence extrême : je ne savais presque rien des drames qui s’y étaient déroulés. J’avais jusqu’alors vécu sans repères, sans histoire. Il avait fallu ce voyage pour que ma ligne de vie se prolonge vers le passé.

C’est à l’intérieur du village que mes souvenirs commencèrent à s’éveiller. Je sentis que quelque chose s’agitait en moi, si longtemps refoulé, demandait à naître, si longtemps écarté. Il suffisait donc d’être là, de fouler le sol de l’enfance pour que du contact même avec la terre surgissent des bribes de vie ? J’avais rarement éprouvé un tel sentiment de familiarité, d’intimité même avec un lieu. Sans doute, je ne reconnaissais rien de précis, mais des bruits, des silhouettes, des noms me revenaient en mémoire, que je n’avais jamais visités.
Claudia Moatti extrait de "Miliana, Algérie"

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Date de dernière mise à jour : 18/11/2022